La science confirme enfin ce dont tout le monde se doutait : les produits biologiques sont plus sains que ceux issus de l’agriculture intensive. Si l’étude menée sous couvert de l’Union Européenne au titre du volet «Qualité et sûreté alimentaires» du sixième programme-cadre (6e PC) n’a pas encore aboutit à des résultats définitifs les premiers données semblent probantes.
Dans le cadre de ce projet, d'une durée de quatre ans, les chercheurs de l'université de Newcastle ont élevé du bétail et ont cultivé des fruits et des légumes, notamment des choux, des laitues, des carottes, des pommes de terre et du blé, dans des exploitations agricoles biologiques et non biologiques en Europe. Ils en ont ensuite comparé le goût et la qualité nutritionnelle.
Selon eux, les fruits et les légumes biologiques contiennent 40 % d'antioxydants en plus que les produits non biologiques. Cette différence est encore plus grande dans le cas du lait biologique, qui ne contient pas moins de 60 % d'antioxydants et d'acides gras sains en plus. Un tel écart est tellement significatif que le coordinateur du projet affirme que les aliments biologiques ont un apport équivalant à une portion supplémentaire de fruits et de légumes par jour.
L’agriculturebiologique est un système de production agricole spécifique qui a pour objectif la recherche d'une production agricole de qualité dans le respect des écosystèmes naturels. Ce type d'agriculture favorise le recyclage des matières organiques, la rotation des cultures et la lutte biologique. Elle s'interdit l'usage de produits chimiques de synthèse pour éviter les problèmes de santé auprès des consommateurs. Sil est aisé de comprendre pourquoi les aliments biologiques contiennent moins de polluants et sont plus savoureux, les mécanismes qui permettent aux méthodes biologiques d'augmenter la teneur en nutriments sains par rapport aux méthodes non biologiques ne sont pas encore totalement compris.
Les résultats définitifs de ce projet devraient être publiés dans les douze mois et s’ils se confirment, ils devraient inciter les pouvoirs publics à prendre des mesures pour favoriser la culture et la distribution des aliments biologiques. En 2005, le marché français des produits alimentaires biologiques s'élevait à 1,6 milliard d'euros, le poste le plus important étant celui des fruits et légumes et juste derrière les produits laitiers et les œufs. Il existe encore une différence de prix entre le bio et le traditionnel de l’ordre de 20 à 30% selon les denrées. Ce surcoût représente un obstacle pour une large majorité de la population qui a déjà du mal à acheter des fruits et légumes ou de la viande provenant de filières classiques.
Joël IGNASSE
Sciences et Avenir.com
02/11/07