Nicolas Hulot a opposé vendredi midi un démenti formel à l'article paru ce matin dans Le Parisien: selon le quotidien, l'animateur télé ne croit plus au Grenelle de l'environnement.
Je crois plus que jamais au Grenelle mais mes attentes sont proportionnelles à mes exigences", a assuré ce midi Nicolas Hulot pour démentir un encart paru dans l'édition du jour du Parisien. Titré "Nicolas Hulot ne croit plus au Grenelle", l'article se base sur une interview à paraître demain dans le Figaro Magazine où l'animateur déclarerait qu'"il n'y a pas les propositions structurantes que l'on attendait sur la fiscalité et l'agriculture, avec une remise à plat qui permettrait de changer les modes de production et de consommation." Le raccourci vers la désillusion était facile à faire, Le Parisien s'y est engouffré.
"Mes espoirs sont intacts pour le Grenelle, mais dans le même temps mon exigence est proportionnelle: il y a un espace de maturité et de disponibilité unique en France et on ne peut pas gâcher cette fantastique synergie des acteurs économiques et sociaux et des citoyens", a répliqué Hulot à l'AFP pour nuancer les propos du quotidien. "Je suis dans un état d'esprit optimiste et constructif mais aussi très exigeant. J'espère qu'on va en sortir avec des mesures structurantes, qui vont agir sur les tendances lourdes", a-t-il insisté.
La synthèse soumise en début de semaine par le ministère de l'Ecologie aux acteurs du Grenelle l'a rassuré: "Elle est en nette voie d'amélioration" par rapport à la première version a-t-il assuré. "Dans la phase finale de négociation, on va pouvoir discuter sur des choses fortes: ça ne veut pas dire qu'elles seront actées, mais aujourd'hui sont remontées à la surface des choses qui avaient disparu", a-t-il remarqué en citant notamment la taxe carbone, ou "contribution climat énergie", l'une des propositions structurantes du Pacte écologique et de la Fondation Nicolas Hulot. "Elle y figure toujours, donc on va pouvoir en discuter", s'est-il félicité en considérant que la fiscalité aura valeur de test pour mesurer le succès du Grenelle, ou son échec.
"Il y aura un avant et un après. Maintenant on est dans un moment de vérité politique. Cette étape très importante pourra être déterminante, c'est là tout l'enjeu", estime-t-il. Selon lui, "chacun - patronat, syndicats - est d'accord pour dire que ce qu'on investit aujourd'hui, on l'épargne demain: c'est une prime d'assurance pour éviter des emballements futurs de prix qui, socialement, seront énormes. Sous une forme ou une autre il est indispensable de donner un prix au carbone". L'animateur écologiste en est convaincu, "il y a une convergence, une vraie disponibilité" sur ce point de la part des acteurs économiques et sociaux "si on arrive à avoir des règles communes lisibles et intangibles".
Au plan international, il souhaite que la France se montre plus entreprenante et prenne des engagements alors qu'elle va présider l'Union européenne à partir de juillet 2008: "On ne peut pas simplement botter en touche au prétexte que des règles communautaires nous empêchent" d'agir."
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