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 nouvelle voie de recyclage?

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Emilie B
Préleveur d'eau polluée
Préleveur d'eau polluée
Emilie B


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MessageSujet: nouvelle voie de recyclage?   nouvelle voie de recyclage? EmptyJeu 10 Mai - 21:16

Calixte Ligan est ingénieur agronome au ministère béninois de l’Agriculture. Il a été Responsable du développement rural (RDR) dans plusieurs localités du Bénin.
Il est nanti d’une expérience professionnelle de 24 ans au service de l’agriculture béninoise. En août 1989, il fut élevé au grade de Chevalier de l’ordre du mérite du Bénin.

Il présente ici quelques techniques naturelles de protection et de fertilisation des sols qu’il a souvent expérimentées avec les paysans afin de continuer à avoir de bons rendements. Ces techniques contribuent également, d’une certaine façon, à lutter contre la désertification.

IPS: Pouvez-vous nous dire quel est le rôle d’un Responsable du développement rural?

Calixte Ligan : Le Responsable du développement rural d’une localité, si on veut caricaturer, est le ministre du développement rural au niveau local. Il a en charge la planification et la gestion du développement local. Il doit organiser la production végétale, la production halieutique, la production animale et la production forestière au niveau de sa localité.

IPS: Est-ce à dire que vous aviez un contact direct avec les producteurs?

Calixte Ligan : J’avais un contact quotidien direct avec les producteurs et il m’appartenait de les organiser autour de leurs activités en leur fournissant conseils et assistance en toute chose.

IPS: Vous est-il déjà arrivé de conseiller les producteurs en matière de lutte contre la dégradation des sols?

Calixte Ligan : La dégradation des sols se présente sous plusieurs formes. Dans mon cas, j’ai déjà eu à faire face à des problèmes de baisse de fertilité des sols. Quand cela arrive, nous avons des technologies que nous leur enseignons.

IPS: Lesquelles par exemple?

Calixte Ligan : Nous avons introduit dans certaines localités l’utilisation d’une plante qu’on appelle le mucuna. C’est une plante rampante qui, lorsqu’elle se développe très bien, couvre tout le sol. On la laisse se développer jusqu’à se décomposer et se transformer en biomasse. Cette biomasse nourrit les cultures et leur permet de bien croître. La seule limite de cette technologie, selon ce que nous ont dit les producteurs, est que le mucuna héberge les reptiles, souvent attirés par la fraîcheur qu’offre la plante. Mais ceux qui en ont fait un bon usage ont su en tirer grand profit.

IPS: Avez-vous utilisé d’autres technologies sur le terrain?

Calixte Ligan : Oui, nous avons également introduit la plantation d’acacias. Sur un terrain pratiquement fatigué qui ne donne plus rien, on peut planter des acacias. L’acacia est un arbre qui a la capacité de pousser sur des sols complètement usés, mais dont la structure et les feuilles améliorent la fertilité du sol en se décomposant. C’est un arbre qui est également économiquement rentable parce qu’il sert de bois de chauffe et de bois d’œuvre en même temps. L’inconvénient est que, quand on plante l’acacia, il faut immobiliser le terrain pendant au moins cinq ans. C’est bon pour ceux qui ont plusieurs terrains, pas pour les autres…

IPS: Encore une autre technique en vue?

Calixte Ligan : Oui, il y a aussi un système que les Anglais appellent "Alley Cropping System" qui consiste à faire sa culture sur des planches de cinq mètres de large par exemple. Entre deux planches, dans les allées donc, on met deux types de plante, le leucena leucocephala ou le glyricidia cepium. A une certaine étape de leur croissance, et pour éviter que ces plantes n’étouffent la culture, on les coupe et on les laisse se décomposer dans les allées. Elles servent donc de fertilisant pour le sol et de nourriture pour les petits ruminants.

IPS: Quelles autres techniques avez-vous essayées?

Calixte Ligan : J’ai essayé, en 2003, avant de quitter le terrain, d’utiliser l’urine et les déjections humaines pour fertiliser les sols. L’urine s’est révélée très fertilisante pour le maïs parce qu’elle contient une forte dose d’azote. Quant aux déjections humaines, on les arrose de cendre, qui a pour vertu d’aspirer le liquide de la matière fécale. On laisse alors la matière se décomposer puis on la répand dans le champ. On remue ensuite le sol aux moments des labours. Cela donne un genre de composte qui fertilise très bien le sol.

IPS: Et quels ont été les résultats de toutes ces techniques?

Calixte Ligan : Tous ceux qui ont essayé la fertilisation des sols par l’urine l’ont adoptée à tel point que l’urine est devenue une marchandise vendue chère dans le village d’Anangbo (commune d’Abomey-Calavi, sud du Bénin) où l’expérience a commencée. Concernant les déjections, les résultats ont été moins probants. Quant aux autres techniques, certains paysans les ont adoptées, mais beaucoup ont continué à utiliser les engrais chimiques qu’ils trouvaient plus pratiques. Mais, ces dernières années, avec le coût élevé des engrais chimiques, beaucoup d’entre eux ont commencé à revenir aux techniques naturelles de fertilisation des sols.
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