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 Incinérateurs : moratoire ou pas???

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AuteurMessage
Emilie B
Préleveur d'eau polluée
Préleveur d'eau polluée
Emilie B


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Incinérateurs : moratoire ou pas??? Empty
MessageSujet: Incinérateurs : moratoire ou pas???   Incinérateurs : moratoire ou pas??? EmptyDim 20 Avr - 19:12

Citation :
Les résultats définitifs de l'étude menée ces dernières années par l'InVS, sur les liens avérés entre incinérateurs et cancers, relancent plus que jamais la question d'un moratoire sur la construction de nouvelles usines en France.

Il semble qu'il n'y ait pas d'éléments nouveaux dans les résultats définitifs de cette étude de l'Invs. La réglementation actuelle est suffisante et n'a donc pas besoin d'être modifiée , a déclaré Jean Marie Lejeune, le Président du SVDU (Syndicat National du traitement et de la Valorisation des Déchets Urbains et assimilés), au cours d'une conférence de presse qui clôturait, mardi 08 avril, une demi-journée d'échanges et d'information organisée par le syndicat sur le thème Quelle gouvernance pour l'incinération ? Pourtant, la publication de cette étude fait grand bruit.
Pour le docteur Jean-Michel Calut, à la tête de la Coordination Médicale Nationale Santé Environnement (CNMSE), la réaction du SVDU est choquante : On se moque du monde ! La nouveauté c'est que, désormais, ce sont les polluants issus de l'incinération des déchets, et pas seulement les dioxines, qui pourraient avoir un impact grave sur les riverains. Ce n'est pas une information anecdotique, loin de là !
Que disent les conclusions de cette étude ? Celle-ci a porté sur 135.567 cas de cancer apparus entre 1990 et 1999 dans quatre départements (l'Isère, le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et le Tarn) où 16 incinérateurs étaient en fonctionnement entre 1972 et 1985. Elle révèle, au final, que les personnes ayant vécu dans les années 1980 à proximité d'un incinérateur présentent aujourd'hui des risques accrus de développer un cancer. Le facteur de risque s'accroît ainsi de 22% pour les sarcomes des tissus mous, ou encore de 16% pour les cancers du foie. Si la tentation est grande de transposer ce lien à la situation actuelle, l'INVS se veut prudent et précise que cette étude porte sur une situation passée, ces résultats ne peuvent pas être transposés aux situations actuellement générées par les incinérateurs, moins polluants et mieux contrôlés qu'auparavant. Depuis le 28 décembre 2005, les incinérateurs d'ordures ménagères doivent désormais respecter la directive européenne 2000/76/CE du 4 décembre 2000, qui renforce les mesures de sécurité dans les installations existantes. Outre les polluants classiques (poussières, métaux, HCl, HF, SO2, COV, CO), ce texte vise plus particulièrement les NOx et les dioxines / furannes. Elle instaure des valeurs limites d'émissions polluantes, notamment pour les métaux lourds et les dioxines. Pour les dioxines, la norme est désormais de 0,1 nanogramme par mètre cube de fumée. La norme en NOx est fixée à 200 mg/Nm3 pour les usines de plus de 6T/h et de 400 mg/Nm3 pour les moins de 6T/h. Le Centre national d'information indépendante sur les déchets (CNIDD) indique toutefois que seuls 20 composés pour les rejets atmosphériques ont été retenus dans les normes, notamment 12 métaux lourds comme le mercure ou le plomb. Selon l'association, la liste des polluants non assujettis à des normes est encore plus longue.

Doit-on dès lors, continuer à construire de nouveaux incinérateurs ? La question n'avait pas été tranchée au cours du Grenelle de l'Environnement. Sur la même longueur d'onde que le CNIID, le Dr Jean-Michel Calut estime pour sa part que le principe de précaution doit s'appliquer : A l'avenir, nous découvrirons probablement que les normes de 2008 n'étaient pas assez strictes . Et d'ajouter, un rien provocateur : Si on écoute les industriels, les fumées de cheminées ne seraient désormais plus composées que de H2O. Que de l'eau potable au fond ! Pourquoi, dans ce cas, ne pas les transformer, les recycler et la consommer ? Ajoutant : Une tonne de déchets ménagers incinérés produisent 300 kg de mâchefers imprégnés de produits toxiques, 30 kg de résidus de fumés et 670 kg de matières qui partent sous forme de molécules dans l'atmosphère. Or nous n'avons analysé, à ce jour, que 50 de ces 2000 molécules répertoriées… Pour le Docteur Roux, médecin consultant pour le SVDU, il n'y a au contraire pas de raison de s'affoler : Les prélèvements d'urine qui ont été faits près des usines montrent qu'aujourd'hui il n'y a plus de différence entre ceux qui vivent près des usines et ceux qui vivent plus loin .

Quels effets sur l'environnement ?

Réunis mardi devant la presse, les professionnels de l'incinération ont cherché à rassurer, se présentant comme une filière parmi d'autres dans le paysage des déchets en France , selon le Président de la SVDU. Le syndicat a souhaité à cette occasion lutter contre les idées reçues et donner des gages de bonne volonté en multipliant les témoignages d'industriels (Tiru, Sivert, Veolia…), tous soucieux de communiquer davantage avec les associations environnementales et les élus locaux. Pour Jean Mary Lejeune, le Président du SVDU, les industriels jouent la transparence : Il nous faut encore développer les CLIS car ces structures locales permettent un dialogue efficace entre tous les partenaires. Pour la dioxine, nous devons fournir en continu nos informations, y compris sur des tableaux numériques à la sortie des usines . Pour Bruno Rebelle, ancien Directeur de Greenpeace France et ancien conseiller de Ségolène Royal en 2007, le SVDU doit faire valoir ses atouts. Désormais consultant indépendant, il a prescrit aux industriels quelques conseils : Pour regagner la confiance de l'opinion publique, vous devez mettre en avant la valorisation énergétique de vos usines et expliquer que la dioxine ne vient pas que de vos cheminées… Nettement moins conciliant, Sébastien Lapeyre du CNIID rappelle que le tri et le recyclage sont les priorités qui ont été fixées par le Grenelle de l'Environnement. De plus, il dénonce la place trop importante accordée à l'incinération pour les déchets municipaux : En 2005, 50% d'entre eux étaient brûlés, c'est beaucoup trop ! Certaines collectivités re-mélangent même parfois leurs déchets, pourtant triés, afin d'alimenter leur incinérateur.

L'incinération reste très rentable

Pour le CNIID, les professionnels français de l'incinération, véritables aspirateurs de déchets pour certains, n'ont pas intérêt à réduire la quantité de déchets produits dans un pays où 43 % des déchets sont traités en incinérateur : Une fois construits, ces monstres doivent être nourris pendant 25 ans pour devenir rentables .
Dans tous les cas, une chose est sûre, avec une production de déchet en hausse, le marché se porte bien. Si aucun moratoire n'a été décidé pendant le Grenelle, la quantité de déchets destinés à l'enfouissement ou à l'incinération devra diminuer de 15 % à l'horizon 2012.
Concernant la TGAP, dont la l'application, a été décidée pendant le Grenelle pour financer la promotion du recyclage en France, celle-ci ne pourra monter au-dessus de 10 euros/tonne incinérée. Pour le CNIID, ce chiffre a été choisi sans tenir compte des projections que le MEDAD avait pourtant réalisé avec une TGAP fixée à 20 euros. Pour plaisanter, le Président du SVUD a d'ailleurs suggéré que l'argent collecté grâce à cette nouvelle taxe puisse être utilisé pour financer les très faibles coûts (1euro/tonne) investis par les industriels dans les systèmes de contrôle et d'analyse permettant d'assurer la traçabilité des dioxines. Un trait d'humour qui a piqué Bruno Rebelle à vif : Cette plaisanterie révèle un état d'esprit : Les industriels aimeraient bien se débarrasser du problème de la dioxine et ne savent pas comment faire. Ce genre de propos, c'est sûr, n'ont pas leur place dans la bouche de quelqu'un qui prône une nouvelle gouvernance . Un sentiment que partage la Coordination nationale médicale Santé et Environnement, un collectif de 3000 médecins. Celle-ci réclame, à nouveau depuis cette semaine, un moratoire sur la construction de nouvelles usines.

Il apparaît décidemment plus que jamais indispensable de réduire la production de déchets !

M.DUCHESNE
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