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 Joyon, un autre monde !

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Toinou
Spécialiste de l'Agenda 21
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Toinou


Nombre de messages : 1733
Age : 40
Date d'inscription : 29/12/2006

Joyon, un autre monde ! Empty
MessageSujet: Joyon, un autre monde !   Joyon, un autre monde ! EmptyDim 20 Jan - 13:08

Quatre ans après avoir été le premier à se réattaquer au tour du monde en solitaire en multicoque avec un premier chrono de référence dont il avait été dépossédé un an plus tard par Ellen MacArthur en 71 jours 14h18'33'', Francis Joyon a frappé un énorme en abaissant de 14 jours et 44 minutes ce record. IDEC, qui aura mis 57 jours 13 heures 34 minutes et 6 secondes pour avaler les 26.000 milles du parcours, a coupé la ligne d'arrivée dans le goulet de Brest ce dimanche à 0h39'58", un accueil triomphal attend le skipper dans la matinée...

Phénoménal ! Inimaginable ! Extra-terrestre ! Depuis qu'il a quitté Brest le 23 novembre dernier, décidé à reprendre à Ellen MacArthur un record du tour du monde en solitaire qu'elle lui avait ravi en février 2005, Francis Joyon attire à lui tous les superlatifs, tant son odyssée s'apparente à une marche triomphale que rien, pas même une avarie de fixation de hauban ou une drisse usée jusqu'à la corde, n'aura finalement arrêtée. Il avait jusqu'au 3 février, 1h23 du matin, pour couper la ligne devant Ouessant et reprendre son bien, il aura anticipé de 14 jours 44 minutes et 27 secondes cette arrivée pour franchir cette ligne imaginaire à l'entrée du goulet de Brest dimanche à 0h39'58".

Une arrivée fidèle au personnage, en toute discrétion, de nuit, pour ne pas déranger, avec en guise de comité d'accueil moins d'une dizaine de bateaux, mais tout de même celle qu'il venait de déposséder de son record, Ellen MacArthur "très heureuse" pour Francis Joyon, mais finalement "pas si surprise" de le voir boucler son tour du monde en 57 jours 13 heures 34 minutes et 6 secondes, à plus de 19 noeuds de moyenne réelle. Pourtant, ce chrono représente tout simplement la deuxième meilleure performance de tous les temps sur une circumnavigation ! Ce qui signifie que si Orange II, avec 14 hommes à bord, reste le plus rapide avec ses 50 jours 16 heures 20 minutes et 4 secondes réussis le 16 mars 2005, tous les autres équipages d'une dizaine ou douzaines d'hommes (Cheyenne, Geronimo, Orange 1) ayant bouclé le tour de la planète avant lui ont été moins rapides que le seul Francis Joyon sur son IDEC âgé de tout juste sept mois.

A tous les points de passage de son périple, ce trimaran rouge vif de 30 mètres a fait tomber les chronos les uns après les autres, ne cessant, avec une régularité de métronome, de creuser son avance sur le tableau de marche d'Ellen MacArthur, et se payant en outre le luxe d'aller plus vite qu'Orange II sur l'un des tronçons de son périple entre le Cap de Bonne-Espérance et le Cap Leeuwin. A l'arrivée, il lui aura donc fallu moins de deux mois pour revenir à Brest, "un temps que je n'espérais pas faire au départ, dont je n'osais pas rêver", commentait vendredi le héros. Et effectivement, lors de la mise à l'eau le 19 juin dernier à Lorient de son IDEC flambant neuf, dessiné de mains de maître par le tandem Nigel Irens-Benoît Cabaret (qui avaient également «oeuvré» sur le Castorama d'Ellen MacArthur), le marin de Locmariaquer se fixait des objectifs bien moins élevés: "i je le bats le record, je serai déjà content, c'est déjà un challenge extrêmement dur, commentait-il alors. Après, si je le fais en moins de 70 jours, ce sera encore plus satisfaisant, mais l'objectif affiché est de battre le record qu'Ellen m'a pris. La barre des 70 jours, ce sera la cerise sur le gâteau."


"Je sais faire marcher le bateau"

La cerise va prendre beaucoup de place sur le gâteau, car ce n'est pas sous les 70, mais bien sous les 60 jours que Francis Joyon est passé. Comment ? D'une modestie aussi légendaire, l'homme ne songe pas un instant à tirer la couverture à lui, mettant avant tout son exploit sur le compte du bateau qu'il aura pourtant voulu à son image: sans artifices, solide et efficace. "Les trimarans ont des capacités vraiment fantastiques, ce sont des bateaux qui ont une capacité à aller vite sur la mer, à aligner des journées à plus de 500 milles, des bateaux extraordinaires qui permettent beaucoup de choses." Et quand on cherche à lui faire dire que pour faire avancer vite de telles machines, il faut tout de même de sacrées qualités, tout juste concède-t-il, gêné: "On va dire que mes qualités, c'est d'être le bon conducteur du bateau, je sais le faire marcher."

Pour évoquer les qualités du marin, mieux vaut donc se tourner vers ceux qui sont les mieux placés pour en juger, à l'instar de l'un des deux architectes d'IDEC, Benoît Cabaret, pour qui "le seul mérite" de ce record revient à l'intéressé: "Tout ce qu'a fait Francis depuis le départ, c'est impressionnant, il a été capable d'exploiter le potentiel du bateau au delà même de ce qu'on aurait pu imaginer comme étant faisable." Car s'il a incontestablement bénéficié d'une fenêtre météo de départ idéale qui lui a permis d'atteindre l'équateur en moins d'une semaine, le Cap de Bonne-Espérance en 16 jours et surtout le Cap Horn en 35, Francis Joyon a incontestablement «tiré sur la mule» à certains moments, forçant ainsi son destin. "Après avoir franchi le Cap Horn, il a mis le pied au plancher pour rester en avant du front, c'est quelque chose qu'il fallait faire ! Pas n'importe quel skipper aurait pris cette décision de mettre le pied au plancher pour rester en avant du système météo", confirme Benoît Cabaret.


Avec assistance mais sans moteur

Francis Joyon a failli en payer le prix, en découvrant peu après le passage de l'équateur dans le sens sud-nord que son hauban tribord menaçait de rompre (et le mât avec) à cause d'un axe de fixation qui se dévissait. Mais une fois de plus, le «roc de Locmariaquer», port d'entrée du Golfe du Morbihan dans lequel ce Normand de naissance (il a 51 ans) a pris racine, a su rester lucide pour, quitte à en sortir contusionné, monter à quatre reprises dans son mât, à plus de 30 mètres de hauteur, et sécuriser cet axe de fixation. Dès lors, en dépit de la fatigue accumulée, s'est ouverte à lui une voie royale vers Brest, qui, il faut le noter car c'est la première fois qu'il fonctionnait ainsi avec une assistance extérieure, lui a été mitonnée par le «sorcier» de la météo, le Rochelais Jean-Yves Bernot. "Ça apporte une connaissance un peu plus précise des éléments qui m'entourent, j'ai appris beaucoup de choses en météo sur ce tour du monde et ça influe sur la route du bateau", commentait-il vendredi à propos de ce choix d'être routé.

Pour finir de dresser le portrait ce marin exceptionnel, qui laissera sans doute une trace aussi grande que des hommes comme Eric Tabarly, Philippe Poupon ou Michel Desjoyeaux, il faut insister sur sa rare retenue (il n'aura envoyé en tout que deux photos et n'accordait que dix minutes de vacation tous les deux jours!), à une époque où nombre de marins se lancent dans de véritables surenchères médiatiques, à force vidéos ou communiqués pour ne rien dire qui finissent par briser une partie du rêve que véhiculent la mer et ce genre d'exploits. Tout comme il est nécessaire de souligner, et c'est une grande première, que par souci de préservation de son environnement, il s'est élancé sur ce tour du monde sans moteur, c'est-à-dire sans source d'énergie polluante, ne puisant ses réserves énergétiques (indispensables notamment pour faire fonctionner les pilotes automatiques) que dans une pile à combustible, des éoliennes et autres panneaux solaires.

Bref, pour toutes ces raisons, Francis Joyon mérite l'accueil triomphal que lui réserve Brest dimanche matin et l'engouement médiatique que soulève son exploit, ce qui sera sans doute l'épreuve la plus fastidieuse de son odyssée... "Je fais ça parce que j'aime naviguer, je n'ai aucune ambition personnelle par rapport à être connu, commentait-il d'ailleurs vendredi. Ma grande satisfaction, c'est de faire la navigation la plus propre possible, de bien faire marcher le bateau, de faire un beau parcours et de renvoyer la balle à ceux qui m'ont aidé, c'est l'essentiel de mes obligations morales". La morale de l'histoire, c'est que Francis Joyon est un mec bien et un immense marin...
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